Barbara/Pascal : Thomas de Bergeyck bonjour … vous venez ce matin nous présenter un très bel ouvrage de collection, à la couverture « rouge vif », baptisé « Encyclopédie des rebelles, insoumis et autres révolutionnaires ».
Et pour être rouge il est rouge ! Alors outre qu’il attire le regard il est rouge car c’est la couleur du sang, c’est la couleur de la violence (comme dirait l’autre) mais c’est aussi la couleur de la révolte. Tel est le thème de cet ouvrage sorti chez Gallimard Jeunesse et destiné plus particulièrement aux adolescents…et je dirais même à tous ceux qui ont envie d’apprendre avec douceur, avec des mots simples, des phrases faciles à comprendre, les changements majeurs de nos sociétés.
Le monde ne les a pas satisfaits, tous ces rebelles mythiques, les rosa Luxembourg, les léon trotski les rimbaud et autres simon bolivar et j’en passe. Esclaves, soldats ou simples êtres humains, ils ont dit non aux tyrans et aux oppresseurs, ils ont lutté contre les injustices, repoussé les limites, titillé les moustaches des grands puissants et souvent … ils ont payé de leur vie. Les auteurs, Anne Blanchard et Francis Mizio nous le disent en préambule : si tous ces « têtus » ont réussi à faire progresser l’humanité, il y a toujours un risque à écouter la rébellion ou à la rallier. Le risque de se tromper. Mais au fond, le monde pourrait-il avancer autrement ?
Alors l’encyclopédie présente en fait 25 portraits de grands rebelles avec des photos et des petits dessins satyriques, portraits écrits de façon légère, souriante et décalée…
Avec des personnages dont on connaît le nom, comme ça, sans trop savoir qui ils sont, et dont on s’attache en se disant « tiens, celui-là, j’en aurais bien fait un ami » ou encore « j’aurais fait comme lui tiens » ! C’est le cas de François Villon, vous savez le poète de la balade des pendus…eh bien lui, c’est l’emmerdeur absolu : quand il avait 18 ans, il s’était amusé une nuit à voler des enseignes de boutiques dans tout Paris ! Mais lorsque la police s’en est rendu compte, il a été condamné à tout replacer tout seul sur les devantures. Qu’a-t-il fait, évidemment ? Il a tout remis … mais dans le désordre ! Ce qui a créé un chaos inimaginable dans la ville. Expulsé, il disparaitra à 32 ans, sans donner de nouvelles ; au rayon des rebelles encore, il y a George Sand, la romancière scandaleuse, qui avoue à 14 ans avoir ronflé à la messe, dormi au cours de cathéchisme et brulé ses chaussures dans le poêle, infectant toute la classe. George qui s’habillait en homme parce qu’elle aimait provoquer, qui collectionnait les jeunes amants parce qu’elle aimait « la chose »…une enfant terrible, qui prouve qu’être rebelle, ça peut mener très loin ! Bon n’allez quand même pas nous faire une Révolution, on a déjà assez avec nos conflits linguistiques, je vous vois venir !
Ne vous tracassez pas, ce n’est pas au programme ! En revanche Thomas, vous nous proposez un petit « quizz » sur quelques grands rebelles de l’histoire …
On va se la jouer « Questions pour un champion ». Je vous demande qui suis-je … c’est au plus rapide de répondre. Prêts ?
Ernesto Che Guevara
« On démarre avec un facile TOP je suis l’un des rebelles les plus connus de l’histoire, plus que Maradona et ma photo au béret a fait le tour du monde. Révolutionnaire sur une île des caraibes j’aide mon fidèle ami amateur de cigares à libérer cette île en y installant le communisme. Je meurs à 39 ans après avoir abandonné mes cinq enfants. Baptisé « comandante » par mon maitre, je reste l’un des plus grands mythes de l’histoire moderne. Je suis … »
Sitting Bull
« Indien né en 1831 je tue mon premier bison à l’âge de 10 ans et mon premier ennemi à 14 ! Très vite, j’incarne la résistance à l’invasion des terres amérindiennes par les colons blancs. Chef de la tribu des sioux, j’adore me maquiller en noir et porter des plumes. Mes amis se prénomment Nuage rouge, et Cheval fou. Moi, en français, je suis « le taureau assis » je suis je suis … »
Marcel Duchamp
« TOP Américain, d’origine française, je meurs en 68 à 81 ans, mon nom et mon allure me font passer pour le français moyen type, et pourtant, je révolutionne l’art au 20è siècle, affirmant que n’importe quel objet déjà existant, mais choisi par un artiste, devient une œuvre dès lors qu’elle est signée par cet artiste. On me doit l’égouttoir à bouteilles et surtout, la pissotière, appelée aussi l’urinoir je suis je suis … Marcel Duchamp »
Galilée
« Savant italien né en 1564 je regarde avec curiosité cette tour de Pise qui penche qui penche et je m’interroge. Prof de maths, passionné par les étoiles, je fabrique l’un des premiers télescopes et prend ensuite ma plume pour avancer une théorie qui me fera haïr par l’Eglise jusqu’en 1822 ! Car j’affirme que le mouvement des étoiles n’est qu’une apparence et que la terre n’est pas le centre de l’Univers. Elle tourne sur elle-même et autour du soleil je suis je suis … Galilée ! »
Beethoven
« Immense génie dans ma discipline, rebelle mégalomane et misanthrope, je nais en Allemagne en 1770 avec des doigts d’or et une oreille absolue. On me doit une première œuvre à 12 ans, puis des tas d’autres avant d’offrir au public une fameuse « cinquième » qui deviendra mon chef d’œuvre. Je meurs d’un simple coup de froid à 57 ans, sourd, mais laissant derrière moi 32 sonates pour piano, 10 pour violon, 9 symphonies et une messe je suis … Ludwig von Beethoven ! »
Gandhi
“Un très facile: TOP Symbole absolu du pacifisme, je voue dès le plus jeune âge une aversion contre les anglais, que je juge responsable de la ruine de mon pays. Très vite, j’organise la rébellion sans violence de mon peuple en pratiquant la « désobéissance civile ». D’allure simple, flanqué de mes petites lunettes et de mon éternel sourire, je parviens à offrir l’indépendance à mon pays, l’Inde, avant de mourir assassiné. On me nomme le Mahatma je suis je suis … GANDHI »
Martin Luther King
« Un dernier très facile ? TOP Américain né en 1929, je suis victime à l’âge de 6 ans d’une injustice terrible : on me sépare de mon meilleur ami car il n’est tout simplement pas comme moi. Cette déchirure, j’en fais une force et un combat et j’appelle à la tolérance et la lutte pour les droits des blancs et des noirs. Prix nobel en 64, le monde retient ce discours historique à washington, commençant par I have a dream. Je meurs assassiné 4 ans plus tard je suis je suis … Martin luther King ! » BRAVO !
Ca s’appelle « L’Encyclopédie des rebelles, insoumis et autres révolutionnaires » et c’est sorti il y a tout juste trois semaines chez Gallimard Jeunesse, merci Thomas et à la semaine prochaine !